Retour à la maison : la maman

Après la naissance, la sage-femme ne laisse pas tomber la jeune maman, au contraire !

Il est recommandé de prévoir un rendez-vous avec une sage-femme dans les jours qui suivent le retour à la maison.
Lors de cette visite, la sage-femme procède à la pesée du nouveau-né, prodigue des conseils sur les soins du bébé et l’allaitement.

Durant les suites de couches, la jeune maman rencontre toutes sortes de douleurs et d’inconforts.

• Lochies : les suites de couches démarrent après l’accouchement avec des saignements appelés lochies. De couleur rouge vif et très abondantes dans un premier temps, les lochies s’atténuent petit à petit jusqu’à disparaître au bout d’une quinzaine de jours.
• Douleurs utérines : les contractions utérines continuent après l’accouchement et dans les jours qui suivent pour permettre à l’utérus de retrouver doucement sa taille initiale.Ces contractions aussi appelées « tranchées » peuvent être très douloureuses. Fort heureusement, les antidouleurs sont très efficaces.
• Douleurs au niveau des points de suture : tiraillements et démangeaisons sont fréquents après une épisiotomie ou une déchirure. Ces symptômes douloureux se font ressentir dans les premiers jours, voir quelques semaines qui suivent la naissance. Une bonne hygiène et des soins quotidiens apaisent les douleurs.

La maman ayant accouché par césarienne reçoit encore quelques soins au niveau de la cicatrice dans les jours qui suivent le retour à la maison. En effet, il arrive que des fils ou agrafes n’aient pas été retirés avant de quitter la maternité pour une parfaite cicatrisation. Dans ce cas, une infirmière ou sage-femme effectue ces soins au domicile de la jeune maman.

Attention toutefois à ne pas confondre les douleurs liées à une épisiotomie avec les hémorroïdes.

• Les hémorroïdes : très courantes après un accouchement, les hémorroïdes sont le résultat des efforts de poussée lors de l’accouchement où les muscles et les veines anales ont été fortement sollicités.
• Fuites urinaires : phénomène courant après l’accouchement, les fuites urinaires sont la conséquence d’un périnée distendu. La rééducation périnéale effectuée à partir de 6 semaines après la naissance remédie aux problèmes de fuites urinaires.
• Constipation : les raisons d’être constipée après un accouchement sont diverses (relâchement des intestins, épisiotomie). Marcher, boire de l’eau riche en magnésium et consommer des aliments riches en fibres participe à l’amélioration du transit. Avant de prendre un traitement laxatif, il est impératif de consulter un médecin, surtout si le bébé est allaité.

Le retour de couches correspond à l’apparition des premières règles après l’accouchement. Il survient généralement autour de 6 semaines après la naissance, mais varie d’une femme à une autre.
Le retour de couches arrive plus tard pour les mamans qui allaitent de façon exclusive en raison de la production de lait qui bloque l’ovulation. Dans ce cas, une femme qui choisit l’allaitement maternel voit ses menstruations réapparaitre environ 1 mois seulement après le sevrage de l’enfant.

Il est recommandé d’attendre 4 à 6 semaines avant la reprise d’une activité sexuelle. Après l’accouchement, les premiers rapports peuvent être douloureux ou susciter une crainte, surtout après une épisiotomie ou une déchirure.

Une visite post-natale est à prévoir avec le médecin ou la sage-femme dans les 6 à 8 semaines qui suivent l’accouchement. Cette consultation permet de s’assurer que la maman se remet bien sur le plan psychologique et physique.

Le médecin commence par s’entretenir avec la patiente sur l’évolution de son état de santé depuis la naissance. Suite de couches, allaitement, sommeil, alimentation, baby-blues, rapport sexuels, etc. sont discutés.

Ensuite, il procède à un examen médical (pesée, prise de tension, palpation des seins et du ventre) et gynécologique. Suite à l’accouchement la zone périnéale est abimée. Le médecin doit avant tout vérifier que l’utérus reprend sa taille et que le col est correctement refermé. Des séances de rééducation du périnée sont habituellement prescrites lors de cette consultation post-natale et le sujet de la contraception est abordé.

Contraception
Très fertiles après l’accouchement, les femmes qui viennent de donner naissance à un enfant ont de grandes chances de tomber enceinte rapidement. Toutefois, il est préférable d’attendre quelques mois avant d’envisager une nouvelle grossesse.

Déterminer avec précision le retour de l’ovulation est très difficile. Il est donc conseillé de penser à la contraception avant même le retour de couche et la reprise des rapports sexuels.

Certaines pilules sont compatibles avec l’allaitement maternel.
La pose d’un dispositif intra-utérin (stérilet) devra attendre six à huit semaines après l’accouchement.

La rééducation du périnée est une étape importante de la période post-natale. Les 10 séances communément prescrites sont à prévoir avec une sage-femme et sont entièrement prises en charge par la Sécurité Sociale.

Ces séances ont pour objectif de remuscler les muscles du périnée et lui rendre son tonus grâce à différentes méthodes (manuelle ou sonde). La rééducation périnéale permet aussi de résoudre certains problèmes tels que des fuites urinaires ou des rapports sexuels douloureux.

Trop souvent confondue avec le baby-blues, la dépression du post-partum est très différente.
Le baby-blues, aussi appelé syndrome du 3ème jour, apparaît dans les jours qui suivent l’accouchement. Les sentiments négatifs associés à cet état de déprime disparaissent rapidement. Il ne s’agit en aucun cas d’une maladie à l’inverse de la dépression du post-partum qui est elle, beaucoup plus grave.

La dépression du post-partum ou dépression post-natale peut faire suite à un baby-blues qui ne s’arrange pas mais peut également survenir à tout moment au cours de l’année qui suit la naissance.
Elle se traduit par un état dépressif associé à un sentiment de culpabilité, d’anxiété, d’épuisement, de honte ou encore un manque d’estime de soi.

La dépression post-natale est imprévisible et ses causes sont multiples : prédisposition à la dépression, vécu de grossesse difficile, stress, manque de soutien de la part de l’entourage, mauvais état de santé de la mère ou du bébé, difficultés à l’allaitement, situation familiale compliquée, etc.

La dépression du post-partum peut avoir des répercussions sur le couple et sur la relation mère enfant. En effet, les mamans souffrant de dépression peuvent être moins affectueuses et attentives aux besoins de leur enfant.

Quelle que soit l’origine de la dépression, un suivi psychologique (voir psychiatrique) est nécessaire.
Il est rare que la maladie guérisse d’elle-même. En cas de dépression lourde, la prise en charge passe parfois par un traitement médicamenteux (antidépresseur).