À l’espace natal

  • Une grossesse avec une anomalie placentaire fait l’objet d’une surveillance particulière de la part de l’équipe pluridisciplinaire qui vous suit. Pour assurer votre sécurité et celle de votre bébé, l’Espace Natal met à disposition des spécialistes, les équipements nécessaires aux examens obligatoires et complémentaires.
  • Dans le cadre de grossesse difficile ou pathologique telle qu’une grossesse avec anomalie placentaire, nos sages-femmes vous proposent de réaliser les visites de contrôle à votre domicile.
  • En cas d’anomalie placentaire nécessitant une hospitalisation ou une intervention en urgence, le gynécologue-obstétricien en charge de votre grossesse vous dirige vers la structure la plus adaptée pour vous permettre de poursuivre la grossesse dans les meilleures conditions et accueillir votre accouchement.

Anomalies placentaires

Diagnostiquer et traiter l'anomalie placentaire à Paris - Espace Natal

Le placenta est l’unique moyen d’échange entre la mère et le futur enfant dès la 5eme semaine de grossesse, le placenta joue un rôle essentiel dans le bon développement de la grossesse et du fœtus. Lorsque le placenta ne se développe pas correctement on parle alors d’anomalie placentaire.

Qu’est ce que le placenta ?

Le placenta, du latin « gâteau » ou « galette », est généralement décrit comme un gâteau spongieux fortement vascularisé.

Véritable organe, le placenta se crée en début de grossesse (on parle alors du trophoblaste) et se développe jusqu’au cinquième mois de la grossesse où il atteint sa forme complète.

Implanté dans la muqueuse de l’utérus d’un côté et relié au fœtus par le cordon ombilical de l’autre, le placenta gorgé de sang et de tissus constitue l’unique moyen d’échange materno-fœtal. Par le biais du cordon ombilical, le futur enfant reçoit les éléments nécessaires à son développement : oxygène, vitamines, minéraux.

La position du placenta dans l’utérus est visible à l’échographie. Correctement implanté au fond de l’utérus, on parle de placenta fundique.
Quand les médecins qualifient le placenta de placenta antérieur ou de placenta postérieur, pas d’inquiétude ! Il s’agit simplement d’une implantation du placenta à l’avant ou à l’arrière de l’utérus.

Un placenta mal formé ou mal positionné caractérise une anomalie placentaire. Dans certains cas, une anomalie placentaire telle qu’un placenta praevia, peut être dangereuse pour la future maman et son bébé.

Placenta praevia

Normalement, le placenta s’insère dans la partie haute de l’utérus. Mais parfois, il s’insère trop bas dans l’utérus, il peut être au bord du col de l’utérus (placenta marginal) ou couvrir partiellement ou totalement le col utérin (placenta recouvrant). Tous sont appelés placenta praevia.

Le placenta praevia qui concerne environ 1 grossesse sur 200, reste impossible à prévenir même si de nombreuses causes ont déjà été identifiées :

  • – Une mauvaise qualité de l’endomètre
  • – Une grossesse multiple
  • – Une grossesse avec Procréation Médicalement Assistée (PMA)
  • – Le tabagisme, la drogue et l’âge élevé de la mère augmentent le risque de placenta praevia

Cette anomalie d’insertion visible lors de l’échographie du premier trimestre est parfois accompagnée de saignements à ne pas négliger. En effet, le placenta praevia peut avoir de lourdes conséquences :

  • – Rupture prématurée de la poche des eaux
  • – Métrorragies
  • – Retard de croissance
  • – Anomalie de la présentation fœtale
  • – Retard de croissance du fœtus
  • – Souffrance fœtale causée par un saignement abondant du placenta

À ce jour, aucune intervention médicale ne permet de modifier l’insertion du placenta praevia. Seule une surveillance accrue et beaucoup de repos (avec parfois une hospitalisation) seront prescrits afin de mener la grossesse jusqu’à son terme.

Note d’expert :

Placenta accreta

À l’inverse d’une grossesse normale où le placenta est simplement attaché à la paroi de l’endomètre, le placenta accreta se caractérise par une insertion en profondeur du placenta dans le muscle utérin appelé myomètre.

Cette mauvaise implantation du placenta est une anomalie rare (1/2500 grossesses) observée sous différentes formes :

  • Placenta accreta : placenta inséré plus ou moins profondément dans le myomètre
  • Placenta increta : placenta qui envahit presque intégralement le muscle utérin
  • Placenta percreta : placenta qui s’étend au-delà du myomètre, envahissant parfois les organes voisins (vessie)

La plupart du temps, le placenta accreta est asymptomatique. Il est souvent diagnostiqué que tardivement (3ème trimestre ou fin de grossesse) par échographie confirmée par IRM pelvienne.

Très souvent, le placenta accreta n’est pas diagnostiqué avant l’accouchement même si certains facteurs ont été identifiés comme favorisant cette anomalie :

  • – Un utérus cicatriciel : lésions au niveau de l’utérus dues à une opération, une césarienne ou un curetage
  • – Un placenta praevia antérieur

Les risques d’un placenta accreta sont essentiellement maternels :

  • – Hémorragie de la délivrance
  • – Hystérectomie en cas d’impossibilité de détacher manuellement la totalité du placenta au moment de la délivrance.

La prise en charge passe donc par un accouchement dans un centre spécialisé.

Hématome rétroplacentaire

L’hématome rétroplacentaire – aussi appelé HRP – correspond à un épanchement sanguin entre la paroi de l’utérus et le placenta qui s’est décollé de la muqueuse utérine stoppant toute irrigation vasculaire du placenta.

La plupart du temps, l’hématome rétroplacentaire survient en fin de grossesse, voire parfois pendant le travail. Il est généralement associé à des symptômes tels que de très fortes douleurs abdominales, des saignements vaginaux de couleur foncée, un ventre dur sans relâche et des nausées.

Une fois encore, il est difficile d’établir la cause exacte de l’hématome rétroplacentaire même si plusieurs facteurs de risques sont aujourd’hui connus :

Anomalie rare de la grossesse puisqu’elle ne concerne qu’une femme enceinte sur 1000, l’hématome rétroplacentaire peut entraîner de graves complications pour la maman comme pour le bébé.

  • – Pour la maman : hémorragie sévère, trouble de la coagulation, accouchement en urgence par césarienne
  • – Pour le bébé : raréfaction des échanges via le placenta entre la mère et l’enfant (nutriments, oxygène). L’arrêt de l’oxygénation du fœtus peut – dans de rares cas – provoquer la mort in utero si l’HRP n’est pas pris en charge rapidement.

Lorsque l’HRP est avéré, l’équipe médicale décide d’effectuer une césarienne en urgence afin d’éviter les complications.

Note d’expert :

  • Quelle que soit la sévérité de l’hématome rétroplacentaire, un accouchement par césarienne en urgence est obligatoirement réalisé.